Ce livre publié pour la première fois en 1947 en langue anglaise rassemble une quantité impressionnante de résultats des recherches menées par les auteurs.
En lien avec les indications de Rudolf Steiner, Eugen et Lily Kolisko ont apporté des démonstrations probantes sur les influences cosmiques en particulier celles des rythmes lunaires sur la croissance des plantes, sur l'effet des infimes quantités de substance - en particulier les dilutions homéopathiques. Ils ont aussi exploré méthodiquement les indications du Cours aux agriculteurs par un grand nombre d'expérimentations en laboratoire comme sur le terrain.
Lily Kolisko porte un regard éveillé sur l'agriculture et la qualité des produits alimentaires.
Elle s'alarme de l'impact des pratiques et des intrants agricoles sur la dégradation des sols comme sur la santé des consommateurs, et présente un avertissement très argumenté face à l'artificialisation de l'alimentation humaine, en étudiant le problème des additifs alimentaires de synthèse tels que vitamines, sucres, hormones, etc.
Lily Kolisko appelle enfin dans le dernier chapitre de l'ouvrage, à réunir les impulsions agricoles, médicales et pédagogiques pour fonder une« unité vivante» qui permette d'agir de manière juste pour l'avenir de la Terre et de l'Humanité
Ce livre devrait intéresser un large public paysans, vignerons, jardiniers et conseillers concernés par l'agriculture, mais aussi pédagogues, thérapeutes, vétérinaires, pharmaciens, nutritionnistes et tous les chercheurs qui tentent d'approfondir leurs connaissances sur le monde vivant et sur l'effet des petites quantités de substances.
Découvrez le livre en cliquant ici
Introduction - L'agriculture du futur
Voici enfin publié en langue française un ouvrage fondamental et incontournable non seulement pour l'histoire de l'agriculture biodynamique mais aussi pour la pertinence et la richesse des informations pratiques qu'il contient.
L'agriculture du futur, livre rédigé par Lily Kolisko résume le travail du couple Kolisko, Eugen et Lily depuis le début des années 1920 et jusqu'à 1939.
L'intérêt de ce livre va bien au-delà du thème purement agricole. Il concerne aussi l'activité des rythmes cosmiques, en particulier les effets des rythmes lunaires et planétaires sur la croissance des plantes. Au sujet du travail sur les rythmes cosmiques, quelques évolutions ont par la suite été apportées par les travaux de M. Thun, de H. Spiess, etc. Il est intéressant de constater que les travaux de Lily Kolisko sur les influences de la Lune, critiqués dans les années 1950 par certains chercheurs conventionnels, ont retrouvé leur crédit grâce aux travaux de Ernst Zuercher et à l'analyse statistique dans les années 2010.
Lily Kolisko décrit l'activité des infimes quantités de substances employées jusqu'alors dans l'homéopathie de Samuel Hahnemann. En les nommant «entités infinitésimales», elle ne s'intéresse pas seulement aux substances mais à leurs propriétés intérieures, à ce qui agit en elles, qu'elle perçoit comme l'activité d'êtres spirituels agissant dans les substances. Elle s'intéresse par exemple à la nature de la silice, du calcaire, de l'humus et à leur action dans la nature. Elle explore aussi les effets de la décoction de prêle des champs, fermentée ou non à différentes dilutions sur les maladies cryptogamiques.
Ce livre explore tout particulièrement l'élaboration, l'emploi et l'effet des préparations biodynamiques et des incinérations régulatrices en tenant compte d'indications reçues directement de Rudolf Steiner. Il est à noter que le travail expérimental réalisé sur l'élaboration et l'emploi des préparations biodynamiques a depuis été complété et que nombre de ces connaissances - quant à la mise en œuvre des préparations en particulier - ont acquis encore plus de précision de nos jours.
Lily Kolisko se base sur l'emploi de la méthode de dynamolyse capillaire (morphochromatographie verticale) qui est un précieux outil de travail pour visualiser l'effet des forces à l’œuvre dans les substances du monde vivant. Elle ne se contente pas de cette approche, mais la complète en employant ces substances comme réactifs biologiques qui selon la dilution employée, permettent d'observer le comportement des plantes et des animaux.
On trouvera aussi dans cet ouvrage quelques indications pour l'apiculture, des recherches sur la guérison de la fièvre aphteuse, la maladie de Carré, etc.
Lily Kolisko s'intéresse de près à la qualité des produits alimentaires. Elle s'alarme de la dégradation de la qualité des produits agricoles et présente un avertissement argumenté face à l'artificialisation de l'agriculture et de l'alimentation humaine. Elle étudie non seulement l'impact des intrants agricoles sur la santé des sols, des plantes, des animaux et des êtres humains, mais aussi celui des additifs alimentaires de synthèse tels que les vitamines, les sucres, ou les hormones.
Elle montre, bien avant les résultats de recherches récentes que la toxicité de nombreux produits n'est pas liée à la seule quantité. Cette théorie classique qui veut que «la dose fait le poison» est en effet démentie par toujours plus d'études depuis les années 1990.
Ce travail immense et précis de Lily Kolisko vient étayer de nombreuses affirmations du «Cours aux agriculteurs» que Rudolf Steiner avait tirées directement de son travail de perception dans l'espace spirituel.
Par exemple l'expérimentation apporte une illustration très claire de la grande intensité des forces de cristallisation au cœur de l'hiver. Elle montre aussi les différences entre «année naturelle» et « année conventionnelle»: qui aurait pu penser que les évènements liés aux mystères du christianisme aient aussi profondément imprégné la substance de la Terre pour se révéler jusque dans ses profondeurs aux périodes de Noël et de Pâques ?
Le travail des Kolisko s'est réalisé en contre-point de toutes les recherches de leur époque sur la radioactivité et l'énergie nucléaire. Pendant que des milliards étaient consacrés à des travaux sur les forces de la sous-nature avec leur caractère destructeur, avec des moyens insignifiants mais une volonté sans faille, ils accomplissaient un travail sur la compréhension du monde vivant, l'emploi des petites quantités de substances et la spiritualisation de la matière (transsubstantiation). Face à la montée du péril nucléaire, ils évoquent la nécessité de créer «une science de la vie, qui place l'être humain au centre, qui considère tout du point de vue de l'être humain et non du seul point de vue de la science.»
En conclusion de cet ouvrage, Lily Kolisko présente un argumentaire alarmiste mais solide qui reste totalement d'actualité, à propos du développement destructeur des engrais artificiels et des innombrables produits de traitement des maladies des plantes en agriculture et au jardin.
Elle propose au final de réunir Agriculture, Médecine et Éducation pour fonder une « unité vivante » qui permette d'agir de manière juste pour l'avenir de l'humanité.
Ce livre devrait intéresser un large public, tous ceux bien sûr qui sont concernés par l'agriculture, paysans, vignerons, jardiniers et conseillers, mais aussi les pédagogues, les thérapeutes, les vétérinaires, les pharmaciens, les nutritionnistes et tous les chercheurs qui tentent d'approfondir leurs connaissances sur le monde vivant et sur l'effet des petites quantités de substances aussi bien en médecine, que dans l'agriculture et dans l'alimentation. Nous vous souhaitons une belle et enrichissante lecture !
Château le 6 janvier 2017.
Pierre et Vincent Masson
Préface - L'agriculture du futur
La guerre a contraint les agriculteurs britanniques à inventer une nouvelle politique agricole. li fallait plus de nourriture; et pour cela, des mesures favorisant une production plus intensive, et des récoltes plus conséquentes, l'exploitation de chaque parcelle de terre et la conversion de pâturages en terres de culture.
Ces mesures sont déjà en cours et sont sans aucun doute appliquées avec la plus grande énergie et compétence dans tout l'Empire britannique.
Mais qu'en sera-t-il demain ? Quelle est actuellement la situation mondiale de l'agriculture ? La guerre tombe en même temps que la plus grande crise mondiale de l'agriculture qui ait jamais menacé l'humanité.
Cette situation inquiétante a été révélée par une série de publications parues à la veille des hostilités. Parmi le grand nombre de ces témoignages, je ne citerai que trois des plus importants. Dans leurs publications les plus récentes, The Rape of the Earth et A World Survey of soil Erosion (Faber & Faber Ltd, Londres 1939), G.V. Jacks et R.O. Whyte font le constat suivant: «Une science mal appliquée a ravagé le pays le plus riche et le plus vierge du monde. De nouvelles conceptions, de nouveaux objectifs, de nouvelles connaissances sont nécessaires pour que la Terre soit de nouveau en mesure, après de longues douleurs d'accouchement, de faire croître une nouvelle civilisation».
En ce qui concerne les États-Unis, les auteurs poursuivent: «Plus probante encore est l'argumentation de Raymond Irving montrant que dans les conditions actuelles d'épuisement des sols et des eaux, les terres fertiles d'Amérique ne comporteront plus d'ici cinquante ans qu'un quart environ de la surface disponible initialement. Si l'épuisement des ressources se poursuit au même rythme, il ne faut qu'un siècle pour que le continent américain se transforme en un Sahara de l'Occident.»
Qu'un tel constat ne soit nullement exagéré est confirmé par le fait que le ministère de l'agriculture des États-Unis a fait paraître son rapport annuel de 1938 sous une forme totalement inhabituelle. Il porte le titre insolite de Soils and Men (Des sols et des hommes), et son avant-propos est un SOS(= Save our Souls) lancé par le Secrétaire de l'Agriculture, M. Henry A. Wallace. Pour éviter le danger de l'érosion des sols et des maladies qui s'y développent, il en appelle à un changement des méthodes utilisées jusqu'ici.
Enfin, je voudrais attirer l'attention sur l'appel de C. Alma Baker, C.B.E., le célèbre expert en plantations de caoutchouc. De son mémoire paru en juin 1938, 50 000 exemplaires ont été distribués aux parlementaires, aux ministres, aux membres des administrations de l'agriculture et de la santé, aux hôpitaux, etc. Il insiste sur la nécessité de prendre des mesures entièrement nouvelles pour le maintien et la restauration de la qualité des sols. «Les deux systèmes agricoles qui me redonnent un espoir en une amélioration possible de la santé des sols, des plantes, des animaux et des hommes, sont apparus il y a quelques années dans le cadre de "l'agriculture biodynamique" et du "procédé Indore"... La théorie et la mise en pratique des principes de ces deux systèmes agricoles m'ont incité à rédiger ce mémoire. C'est pourquoi je me suis adressé à tous les gouvernements, afin qu'ils vérifient l'influence sur leurs sols des engrais utilisés, ainsi que la valeur nutritive des produits récoltés.» En effet, si la guerre nous contraint à adopter une nouvelle politique agricole, nous devrions tirer parti des résultats obtenus durant ces dernières décennies. Évitons les erreurs antérieures et montrons-nous prévoyants non seulement pour ces temps de guerre mais par la même occasion pour l'avenir de l'humanité.
Les études les plus récentes, menées par des scientifiques tant européens qu'américains, indiquent toutes que la croissance des plantes, les rendements et la productivité animale dépendent d'influences cosmiques et varient selon certains cycles. Elsworth Huntingdon a prouvé l'influence des cycles solaires de onze ans sur le temps qu'il fait et la croissance des arbres. Un nombre toujours plus grand de scientifiques a confirmé la relation entre l'apparition des taches solaires et la température, la pression atmosphérique, les précipitations, les courants magnétiques, etc. D'autres ont montré comment ces phénomènes influent sur les rendements et les prix.
Certains scientifiques américains et russes commencent déjà à calculer les cycles économiques qui résultent des influences astronomiques et météorologiques. Il semble que l'économie devient une partie d'une nouvelle science cosmologique.
La Lune exerce-t-elle une influence sur la croissance des plantes ? La question reste ouverte. Mais n'est-il pas établi que les marées varient sous l'influence de la Lune, que certains troubles comme les crises d'épilepsie ou le somnambulisme se produisent plus fréquemment à certaines phases de la Lune ? Pourquoi de telles influences n'auraient elles pas un caractère universel ? La vie des plantes n'est-elle pas rythmique et périodique dans tout son déroulement ? Et s'il en est ainsi, le non respect de ces correspondances n'entraînera-t-il pas des conséquences désastreuses ?
Un autre et vaste champ de connaissance s'est entrouvert à la faveur d'études récentes sur la véritable nature du sol. Après avoir parcouru toute la littérature existante sur cette question, qui a paru ces dernières années, je suis étonné de constater le fort degré de convergence des scientifiques sur un point important, à savoir que le sol n'est nullement un agrégat de substances chimiques, comme on le pensait encore il y a quelques années, mais qu'il est un organisme vivant.
«Le sol n'est pas un système mort, mais il est plein de vie», affirme S.A. Wakesman dans son livre sur l'humus (1938) qui fait autorité. «La substance organique fournit ainsi, au sens le plus strict, la vie du sol» (W.A. Albrecht dans l'Agricultural Year Book américain). Ou encore: «On peut dire qu'il n'existe pas de sol sans substances organiques » (Byers, Kellog, Anderson dans Formation of the Soil.)
Les problèmes d'alimentation, de nourriture saine, de maladies animales et de santé humaine sont indissociablement liés à ceux de l'agriculture.
Une nouvelle ère scientifique a commencé en agriculture. On ne peut qu'espérer que de nouvelles entreprises, rendues nécessaires par la guerre, seront un prélude vers une utilisation et une protection scientifique et généreuse du sol.
Eugen Kolisko
Avant-propos - L'agriculture du futur
Il est étrange d'écrire un livre à l'heure actuelle. L'Angleterre a déclaré la guerre à l'Allemagne et personne ne sait combien de temps cela va durer. Il est peut-être encore plus étrange que le livre que je suis en train d'écrire soit inspiré de l'esprit allemand: du véritable esprit allemand, qui a toujours joui d'une grande considération dans le monde civilisé.
Nous nous trouvons en pleine destruction. Les puissances de la guerre sont impitoyables; elles détruisent la vie des hommes, la vie de peuples entiers; elles détruisent des chefs d’œuvre de l'art et de la vie culturelle. Dans un tel moment, il est particulièrement important de reconnaître l'immense besoin de forces constructives et régénératrices.
C'est pourquoi je me propose d'écrire sur le renouveau de l'agriculture, laquelle est le fondement de l'existence physique des hommes. Sans la nourriture adéquate, apportant les forces de vie à l'organisme humain, les hommes ne peuvent pas grandir en vigueur et en santé, et ne sont pas non plus capables de développer la compréhension claire et la force morale dont nous avons si terriblement besoin à présent.
Les tâches qui nous incombent en agriculture sont écrasantes. Les paysans et jardiniers aident à construire le corps physique de l'humanité. Ils travaillent avec l'instrument le plus précieux que l'on puisse imaginer: la Terre Mère.
De la Terre sortent les plantes. Celles-ci nourrissent les animaux. Plantes et animaux nous rendent la vie possible sur Terre.
Ce livre contiendra un rapport sur les études scientifiques menées depuis 1920. Jusqu'en 1936, le travail s'accomplissait au Biofogisches Institut am Goetheanum, à Stuttgart, puis il a été transféré à Bray près de Maidenhead en Angleterre (Biological lnstitute).
En 1924, Rudolf Steiner, très connu en sa qualité de scientifique, de philosophe et de fondateur du mouvement anthroposophique, me confia la tâche de mener toutes les études nécessaires en rapport avec son cours sur l'agriculture. Depuis 1924, j'étudie donc ses indications, qui visent à renouveler les méthodes agricoles. De nombreux agriculteurs et jardiniers travaillent dans le monde entier d'après ses conseils. Il existe un certain nombre d'organisations portant des noms différents. Moi-même n'appartiens à aucune de ces organisations et mon intention est de n'écrire qu'au sujet de mes propres recherches scientifiques dont je porte aussi la responsabilité.
Il est regrettable que le cours de départ donné par Rudolf Steiner n'ait pas encore été publié et n'ait été confié qu'à un cercle relativement restreint d'agriculteurs, de jardiniers et autres personnalités, sous la forme d'un texte confidentiel. Je m'en tiens à mes notes sténographiées, que j'avais été autorisée à prendre lors de ce cours, dans la propriété du comte Keyserling à Koberwitz (Silésie), ainsi qu'aux nombreuses indications personnelles reçues de Rudolf Steiner.
Je suis convaincue que cela suffira pour rendre l'importance du sujet perceptible à tout lecteur sérieux et lui permettre d'utiliser cette nouvelle méthode d'agriculture. Rien ne doit rester confidentiel - d'autant plus que ce n'est pas le moment de faire preuve de retenue. Rudolf Steiner a donné ses conseils pour l'humanité entière, et non pour quelques agriculteurs privilégiés. Seule une véritable compréhension du merveilleux organisme de «l'agriculture» permettra de cultiver des aliments sains.
Londres, 28 septembre 1939.
Lily Kolisko
REMARQUE
À l'origine, l'intention avait été de publier ce livre en deux parties, en raison de la collaboration d'Eugène Kolisko et de moi-même. li avait rassemblé ses matériaux pendant de longues années. Tôt le matin du 29 novembre 1939, il entra dans ma chambre et s'écria qu'il était prêt désormais à écrire. Un chaud enthousiasme l'animait, et une belle énergie, à l'idée de la tâche qui nous attendait. Quelques heures plus tard, la mort le frappa soudainement.
Oui, nous étions tous les deux prêts. Il est donc de mon devoir d'écrire seule ce livre avec l'aide de ses notes et le souvenir des nombreuses conversations que nous avons eues sur les différents aspects du sujet. Mais ce sera néanmoins «notre» livre, fruit d'études communes, collaboration de nombreuses années. Puisse-t-il contribuer à résoudre les questions pressantes de notre temps.
Noël 1939.
Lily Kolisko